Waterloo : Nathalie Uffner. Elle a gagné la Toison d’Or

Etre comédienne, ce n’est pas un choix, c’est un sacerdoce. Une envie ancrée en elle depuis toujours. Nathalie Uffner est née comédienne. « De ma promo au Conservatoire, nous som- mes 3 à être encore actifs. J’étais pourtant la plus mauvaise de ma promotion ». Elle garde de la première saison à la Ligue d’Impro une image céleste. Celle d’une pionnière. « C’était fantastique. C’était nouveau. J’ai adoré cette période. »



Depuis, elle a fait son chemin. « En ouvrant le Théâtre de la Toison d’Or avec Sylvie Raget et Albert Maizel, j’ignorais être condamnée au succès faute d’aide de l’état ». Le cinéma Clichy se mourrait à l’époque comme de nombreux cinémas de quartier dans les années 90.

L’opportunité était là.

L’opportunité s’est transformée en succès.

 
Pourquoi retrouver la propriétaire d’un théâtre bruxellois dans un magazine du Brabant Wallon ? Simplement parce Albert et Nathalie, un couple dans la vie, quittaient Bruxelles pour aller vivre à Waterloo. Ce fût l’enfer pour Nathalie qui ne rêvait que de retrouver son Bruxelles. Elle se damnait de son choix pour finir par s’intégrer harmonieusement au pied de la butte de Waterloo. 


« J’adore Waterloo. J’aime l’énergie de cette ville » clame Nathalie.

« Mes enfants y sont bien et ce n’est finalement qu’un prolongement de Bruxelles avec les avantages de la campagne. Tout est à portée de main tout en profitant d’une belle qualité de vie. Etre tous les jours à la Porte de Namur me ressource également. L’équipe du TTO est fantastique. C’est ma deuxième famille que j’aime par dessus tout. »

 
Elle revendique d’héberger dans sa troupe une forte proportion d’homosexuels tant acteurs qu’auteurs. Son côté Maman rejoint celle de l’autre Maman. L’égérie de la communauté homo. « Notre TTO est gay friendly. Est-ce un problème ? Nous avons un public d’abonnés fidèles que se fiche bien de l’orientation sexuelle de nos auteurs et nos acteurs ».
 
Offrir à des garçons aussi talentueux que Sébastien Ministru une scène où ses spectacles s’expriment en rencontrant un public nombreux et heureux. Elle est fidèle à Laurence Bibot, Jean-Luc Fonck et à une troupe qui virevolte de succès en succès avec de véritables créations « home-made ». Boeing Boeing qui reprend place pour les fêtes est un carton. « J’en suis très fière ». 


Elle passe de son rôle de directrice, de productrice, de metteuse en scène à celle de comédienne en un clin d’œil avec la même humilité. « Grâce à une gestion en béton armé basée sur la prudence et l’humilité, nous avons réussi via notre petite asbl a acheté notre bâtiment. Nous envisageons d’autres investissements mais dans le calme. Nous voulons rester serein. »
 
Albert et Nathalie ne sont pas obnubilés par le fait de transmettre leur « création »à leur progéniture. « Nous arrivons au break even de notre TTO » sourit Nathalie. « C’est déjà un succès. L’enrichissement est d’abord humain ».
 
Albert Maizel n’est pas en reste non plus puisqu’il écrivit et mit en scène un spectacle « Le dernier des Yuppies » joué à l’époque par des comédiens amateurs depuis devenus des bêtes de scène comme Charly Dupont ou Stéphane De Groodt.
 
« Nous nourrissons d’autres projets puisqu’une salle jouxtant notre théâtre est prête à être aménagée. Nous analysons cela gentiment car la crise frappe elle aussi la culture. Nous nous remettons en question aussi souvent que possible. Nous ne voulons pas tout gâcher dans un excès d’enthousiasme. »
 
Longue vie au Théâtre de la Toison d’Or. Ce gentil nid à création où l’on se sent très vite chez soi. Comme chez soi. Profitez-en pour donner votre avis car le TTO en fêtant ses 18 ans sollicite ses fans.
 
Contact : www.ttotheatre.com 


Jean-François de Lavareille
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