Anne Guns, comment êtes-vous devenue coach d’entreprise ?
J’ai commencé à pratiquer le coaching PME en 2015, mais l’idée est longtemps restée en gestation.
Dans mon ancienne carrière, j’étais Directrice Générale d’entreprises de leasing de voitures. J’ai subi plusieurs crises.
Cela m’a permis de comprendre ce qui se passait réellement en de telles circonstances : soit on devait être racheté par un grand groupe, soit on périclitait.
J’ai appris le métier de l’intérieur : j’ai fait grandir des entreprises, je les ai adaptées à des circonstances de crise, comme par exemple celles de 2008 et 2011.
En 2015, la société a été absorbée par une autre entreprise.
J’aurais pu aller dans une autre société de leasing, mais j’avais fait le tour du sujet. J’ai alors décidé de me lancer dans ce qui faisait vraiment sens pour moi : le coaching d’entreprise.
S’agit-il de missions ponctuelles ou sur le long terme ?
Les personnes accompagnées restent récurrentes : dès qu’elles sont confrontées à un problème, ressentent un « coup de mou » ou planifient un nouveau projet, elles reviennent vers moi...
On prévoit alors une visio-conférence - vu les circonstances actuelles – avec 1, 2 ou 3h de coaching.
Cette optique de long terme est très constructive, basée sur une relation de confiance, et avec des résultats à la clé.
Vous avez également lancé récemment une « boîte à outils », « Up2 Better Academy », à destination des entrepreneurs...
Oui, en effet ! J’ai réalisé que les patrons avaient des idées préconçues sur le coaching PME : pour eux, qui dit coaching dit travail supplémentaire et coût élevé.
Ils décident alors souvent de trouver des solutions par eux-mêmes.
De plus, en tant que directeur, ils estiment souvent « devoir tout savoir » sans se faire accompagner... Grâce à mes capsules vidéo de 5 à 20 minutes, ils ont accès à des « clés » rapides et efficaces, sans engagement.
Quelles thématiques sont abordées ?
Elles varient en fonction de la conjoncture...
La première vidéo de ce coaching PME évoque les six étapes pour relancer la croissance de l’entreprise.
On pense souvent que le mot « croissance » est synonyme de nouveaux engagements, mais pas forcément... On peut aussi apprendre à mieux vendre, augmenter son bénéfice...
La 2ème vidéo aborde la mise en place d’entretien de fonctionnement et de compétences.
En gros, on parle de stratégies pour que le personnel soit plus performant afin de faire grandir l’entreprise. La 3ème capsule a pour thème « le pitch » ou comment se présenter efficacement en virtuel et en présentiel.
Ou encore comment susciter rapidement l’intérêt de l’autre, et lui donner l’envie d’en savoir plus... La dernière, qui sortira bientôt, touche au networking : comment l’optimiser, avec notamment les réseaux sociaux...
Quelles sont les erreurs les plus courantes ?
Lors de réunions de networking, on remarque souvent que les gens qui se connaissent demeurent ensemble.
Or, tout l’intérêt de ces rencontres est justement de socialiser avec de nouvelles personnes. L’idée est de se fixer des objectifs concrets, avec notamment deux conversations sur un sujet particulier par soirée...
De même, en visio, les trois-quarts des gens se cachent, n’ont pas écrit leur nom correctement ou leur image de marque. L’idée est de se montrer plus présent, d’accrocher avec tous les participants, et d’allumer sa caméra...
Dans les réunions virtuelles, en fin de webworking, il est recommandé de se faire remarquer en posant une question intelligente...
Un exemple de coaching réussi ?
Oui, en 2017, un boulanger-pâtissier renommé, m’a confié qu’il était débordé, qu’il n’en pouvait plus et frisait le burn-out. Il ne prenait jamais de vacances, travaillait non-stop.
Je lui ai proposé d’arrêter tout ce qu’il n’avait plus envie de faire, tout ce qui n’avait pas de rapport avec le cœur de son métier.
En effet, une maladie typique des TPE et des PME est de dévier de sa vocation première : on se perd dans l’administratif, la logistique, etc. Pour compenser, j’ai optimalisé les outils informatiques qui étaient jusque-là sous-utilisés, et je l’ai incité à déléguer une partie de son travail...
Je lui ai aussi instigué de poser des limites à ses clients : il faut parfois pouvoir les éduquer, leur imposer des règles à respecter.
Aujourd’hui, je continue à l’accompagner une fois par semaine. Il a retrouvé une vie plus sereine et part en vacances régulièrement...
Plus de témoignages ici : https://www.up2better.com/publications-et-temoignages/
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
La raison pour laquelle je me lève tous les matins, c’est de faire grandir l’autre.
J’apprécie aussi énormément notre groupe de partage Genia Experts auquel je participe : il s’agit d’une dizaine d’amis, d’anciens patrons devenus indépendants, qui réfléchissent aux problèmes des uns et des autres avec toujours cette même ligne directrice : grandir et faire grandir.
Pour le moment, je suis en contacts étroits avec une personne qui essaie de digitaliser ses formations : nous nous retrouvons chaque semaine pour nous épauler l’une l’autre dans cette mission.
Un coach peut aussi se faire coacher...
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