Resto Waterloo : Enfant de la poêle !

Pas de chance pour Arold Bourgeois car quand on vient à sa rencontre, nous sommes coincés entre son papa, restaurateur parisien, et Serge Kubla qui vient faire sa première apparition dans son antre wa- terlootois. L’homme est partagé entre deux enjeux. Le grand écart est vécu en live.



Little Paris, c’est le nouvel endroit dont tout le monde cause.

Révélation de Gault & Millau 2015, l’ex rugbyman parigot irradie de sa cuisine le Brabant Wallon des épicuriens.

Son père nous délivre : « Un jour, alors que je mange avec mon chef dans mon restaurant parisien, nous entendons, Chef, cela marche ». Sans rien demander à personne, le petit Arold a pris une commande et il l’a sortie tout seul sans rien demander à personne ». Son métier commençait en « stoemelings ».

Entre l’antre du restaurant familial situé non loin des studios de Boulogne où il voit débarquer les Stones, Madonna, Lady Gaga, Céline Dion..., le cœur d’Arold s’arrête sur Eddy Mitchell avec sa gouaille, ses chansons et son univers.

C’est devenu son idole. Force est de reconnaître qu’Arold, c’est d’abord une gueule. Son choix est fait, il deviendra restaurateur. Pas de doute. 

 
Son parcours l’emmène au pays des étoilés à travers la France puis il débarque en Belgique dans le Brabant Wallon. La mère de sa femme d’origine belge lui déclare que Waterloo, mis à part des champs, c’est la zone.

Arold n’écoute que lui-même. Il débarque en Belgique. Il est fasciné par le surréalisme. Il tombe amoureux d’un monde où le temps s’arrête. Fini les grosses batteries de cuisine, vive le canon avec les clients qui restent collés à une table. «

L’humain est au centre de toute votre activité économique, cela change de Paris où c’est la course contre la montre. Une bande de clients m’a offert une machine dont je rêvais pour fêter ma consécration. Impensable en France. Ici, mes clients deviennent des amis. Je vis un rêve éveillé. » 

Lors de la journée du lancement du guide Gault & Millau 2015, il est emballé par la mouvance, il vient pour découvrir, il frôle l’apoplexie quand son nom s’affiche dans la remise des prix du guide. Son nom s’affiche sur l’écran géant juste après celui de Christophe Hardiquest. « Je me pince, le sol se dérobe sous mes pieds » déclare-t-il.

« Pendant 15 jours, tout s’accélère. Le téléphone n’arrête plus de sonner ». Son équipe reste toutefois la même. Il est aux fourneaux. Madame est à l’accueil. Simplicité authentique.

Pas de fioritures. Le cadre, ce n’est pas Hollywood. C’est le local d’un ex glacier. Ce n’est pas « super glamour ». Il y a 35 couverts. « Je ne cherche plus à faire la course aux couverts. Small is beautifull d’où Little Paris » proclame- t-il. « J’ai connu. Non merci, je n’en veux plus ».
 
L’homme est un amoureux du produit. C’est en quelque sorte le transformiste qu’il nous manquait dans notre belle région. Chaque aliment est sublimé. La carte est magnifique. Simple. Avec la possibilité de déguster des plats en version tapas. Bon soyons clair, si vous voulez manger à moindre prix et vite, ce n’est pas la bonne adresse. Little Paris, c’est un moment où l’on se pose. Pour sa- vourer chaque instant.

Quand on demande au papa pourquoi Arold n’a pas de « h » au début de son prénom, la réponse fuse : « J’avais envie que le nom et le prénom de mon fils soit AB. Arold Bourgeois ». Pas mieux avons-nous envie de répondre. Le garçon est fait pour vivre avec notre surréalisme. Donc en Belgique. Comme quoi, il y a des français qui peuvent pratiquement deux siècles après gagner la bataille des fourneaux à Waterloo.
Little Paris
Chaussée de Bruxelles 89 – 1410 Waterloo 02 354 84 57 

Jean-François de Lavareille
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