Marc Bastin – Voitures à partager

Les VAP ? J’en suis !

Voilà une nouveauté qui risque bien de faire parler d’elle.

Elle dispose de ses propres codes, des solutions à apporter pour une amélioration du trafic routier dans les villes, de ses adeptes, se résume en trois lettres - « VAP » - et désigne l’autostop de proximité entre habitants d’un même quartier.

Dès lors, appelez ce concept comme vous le voulez : « Voitures à plusieurs », « Voitures avec passagers » ou même « Voitures à partager » mais : parlez-en ! C’est ce qu’a fait notre échevin de la Mobilité, Marc Bastin, afin de nous présenter ce concept bien dans notre époque.



Wv.C. : Parlez-nous de ce ces « Voitures avec Passagers ».

M.B. : Il s’agit d’un système destiné à organiser et à sécuriser l’autostop. Basé sur le covoiturage, il se compose d’automobilistes et de piétons préalablement inscrits à l’asbl VAP, moyennant une cotisation unique de 5 euros.

Il s’inscrit dans une démarche écologique, économique, de désengorgement du trafic routier des villes et d’entraide entre les habitants d’une même ville.

Bien entendu, ce système n’a pas pour but de concurrencer les transports en commun et, de ce fait, il est destiné aux trajets relativement courts et dans des zones moins bien désservies par les transports en commun.
Il s’agit de deux services complémentaires, c’est pourquoi l’asbl souhaite créer un partenariat avec le TEC et la SNCB.

Wv.C. : Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?

M.B. : Chaque membre reçoit une carte. L’automobiliste disposé à prendre des passagers devra la mettre bien en vue sur son pare-brise tandis que le « vappeur » autostoppeur présent ou non sur l’une des zones d’embarquement VAP devra faire du stop en montrant son insigne VAP ainsi qu’une pancarte mentionnant la direction qu’il souhaite prendre.

Wv.C. : A qui s’adresse ces VAP ?

M.B. : A tout le monde à partir de 18 ans. Vous pouvez vous inscrire en tant que conducteur, autostoppeur ou les deux. Cependant, la majorité des autostoppeurs actuels ont entre 16 et 18 ans, c’est pourquoi, nous allons tenter de trouver une parade à ce règlement pour étendre le type de personnes bénéficiaires.

Cette décision de majorité est bien évidemment guidée par la question de la responsabilité et c’est à nous de voir comment il va être possible de trouver une solution. Nous pourrons, par exemple, préconiser l’autorisation parentale pour les jeunes entre 16 et 18 ans.

Wv.C. : Qu’est-ce qui a décidé la Ville de Wavre à instaurer un tel système ?

M.B. : Déjà effectif à Watermael-Boitsfort, Auderghem et Ixelles (site de l’ULB), le système VAP souhaite se développer un peu partout dans le pays, notamment en Brabant wallon. Wavre étant son chef-lieu, il était normal qu’elle compte parmi les premières à en bénéficier, d’autant plus que la configuration de la Ville s’y prête bien.

Personnellement, chaque nouvelle proposition destinée à améliorer la mobilité en ville me réjouit. J’ai donc présenté le projet au collège communal en précisant bien que cela n’allait pas résoudre les problèmes d’engorgement à Wavre. Cependant, je crois que c’est la multiplication de ce genre de petites démarches qui va nous apporter une amélioration en matière de mobilité et de solidarité entre les personnes.

Wv.C. : Quelles sont les obligations de la Commune ?

M.B. : Nous devons honorer trois engagements par rapport à l’asbl. Premièrement, nous devons installer des panneaux de signalisation.

Ensuite, nous devons faire la publicité de ce système via notre site web, nos publications communales et de tout autre support de communication.

Enfin, nous devons désigner une personne de la Commune responsable des inscriptions.

Prochainement, nous allons donc recevoir dix panneaux qui sont subventionnés par la Province. En revanche, tout l’aspect administratif revient à la Ville.

A l’heure actuelle beaucoup de choses doivent encore se mettre en place mais nous prévoyons d’ores et déjà une information massive envers les riverains afin de soutenir et de faire connaître ces VAP. En temps voulu, toutes les informations seront disponibles sur le site de la Ville (www.wavre.be).

Wv.C. : Où en est le projet actuellement ? Quand les VAP seront-elles effectives à Wavre ?

M.B. : Nous venons de signer la convention avec l’asbl qui a préalablement dû passer au conseil communal. Nous devons acquérir les panneaux et le matériel pour leur installation dans le courant de ce mois de décembre ou au plus tard au début 2010.

Les mois de janvier et février devraient être décisifs. Quant à l’emplacement des panneaux, il est encore trop tôt pour en parler, d’autant que c’est un point que nous devons aborder en collaboration avec le TEC qui est aussi un gestionnaire de mobilité dans le Brabant wallon.

Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est qu’il s’agira d’endroits de référence où les personnes qui ont besoin de se faire prendre en charge par un autre « vappeur » se mettront à proximité de ce panneau. Cependant, si ces endroits constituent des repères le « vappeur » piéton peut bien entendu faire du stop à tout autre endroit.

Wv.C. : Qu’en est-il des garanties qu’offre ce système en matière de sécurité ?

M.B. : En se pliant à une inscription en bonne et due forme auprès de la personne préposée à la Commune, les personnes intéressées s’engagent à respecter le règlement émis par l’asbl. Parmi les points mentionnés figure l’obligation d’être en ordre d’assurance, de respecter formellement les autres « vappeurs » et de se conduire en personne responsable.

Wv.C. : Quel est votre avis personnel sur ces VAP ?

M.B. : Le système étant trop nouveau pour s’appuyer sur des chiffres probants, il nous faudra dès lors attendre une période plus ou moins longue, estimée à deux ans, afin de pouvoir constater son éventuelle efficacité.

Cependant, je pense que c’est un bon moyen de remettre à l’ordre du jour deux notions élémentaires de notre société : la convivialité et la courtoisie au volant qui tend à se raréfier. A ce sujet, nous préparons une campagne de sensibilisation à la convivialité au volant en partenariat avec les RYD.

Nous avons beaucoup d’effort à faire à ce sujet et, selon moi, le système VAP est une bonne opportunité de revoir nos comportements et de se mettre dans de bonnes dispositions. Et puis ce qui sera décisif quant au succès des VAP, est le nombre de ses affiliés. D’où l’intérêt d’une bonne publicité.


Madame Laloux – Présidente de l’asbl VAP

Afin de rendre ce concept moins abstrait, nous nous sommes intéressés à la situation de Watermael-Boitsfort, commune pilote, où les VAP sont testés depuis 2008. Pour ce faire, nous avons contacté Madame Laloux, Présidente de l’asbl et initiatrice des VAP.

« En nous lançant dans ce projet, nous savions qu’une période d’adaptation serait nécessaire. Notamment parce que nous sommes une petite asbl qui voulait remettre à jour l’autostop, une pratique tombée en désuétude.Voici notre premier bilan à Watermael-Boitsfort.

En ce qui concerne la présentation du concept et sa publicité, nous accordons un 10/10, pour les inscriptions, on attribue un 7/10, quant à la pratique, son score frôle le 0/10.

L’explication vient du fait que les affiliés n’osent pas se lancer. Peut-être ne sont-ils pas encore convaincus ? Quoiqu’il en soit, le système marche. Personnellement, je constate qu’une fois que vous mettez votre carte d’affilié en évidence, vous êtes directement pris en charge.

Encore faut-il oser…

Il faut donc plus que jamais en parler. C’est pourquoi, nous sommes très heureux que la Province du Brabant wallon accepte de jouer le jeu. Sur ses 27 communes, 22 devraient tôt ou tard voir les VAP arriver chez eux. »

Wavre Capital
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