Le gentleman du Brabant wallon

Rencontrer John Martin’s, c’est entrer dans un bureau qui a de l’âme. Un parfait mélange entre une chambre d’adolescent et l’antre de réflexion d’un humanitaire visionnaire. L’homme, par ses origines anglaises, est un véritable gentleman. Doux, attentif et charmeur. Ses origines britanniques débordent de partout dans son look, son attitude et ses réflexions. Il a en lui ce flegme si caractéristique.



Pourtant, il est à la tête de 10 hôtels avec 360 membres du personnel de 40 nationalités différentes. Certains lui sont fidèles depuis quasiment 30 ans. Cela veut dire 745 chambres, 5 appartements de standing, 3 restaurants, 1 spa et 58 salles de séminaires. Un nouvel hôtel va s’installer bientôt à Louvain-la-Neuve à proximité du Lac en collaboration avec Eckelmans.

‘J’adore le Brabant wallon pour sa qualité de vie’ déclare l’entrepreneur aux multiples casquettes. ‘L’université de Louvain-la-Neuve a amené une belle énergie dans la région même si la région a perdu quelques belles entreprises comme Philips, IBM ou Swift dont les activités s’amenuisent. GSK continue son petit bonhomme de chemin. Mais il faut toujours rester prudent’ répète John Martin’s.
 
Le business reprend car après avoir perdu un peu la clientèle américaine et japonaise, les sociétés réorganisent des réunions pour fédérer leur personnel. ‘Les vidéos conférences, c’est bien. Mais rien ne vaut une réunion physique pour motiver une équipe’ souligne l’hôtelier.

L’élément dont il est le plus fier, c’est d’avoir obtenu la certification EMAS, la certification la plus exigeante en matière environnementale. Martin’s Hotels est le seul groupe hôtelier en Belgique à avoir réussi à relever un tel défi.

Chaque membre de l’équipe a une fiche personnalisée pour ses responsabilités dans ce processus avec une remise en cause perpétuelle. Chaque achat est soumis à une grille. C’est une obsession permanente mais bénéfique que les clients apprécient.

La tradition familiale veut qu’un des héritiers doive avoir fait ses preuves en dehors de l’entreprise avant d’éventuellement rejoindre le groupe. Aucun passe-droit. Bien que de nature discrète, John Martin’s a œuvré énormément pour les Papeteries de Genval 

qui ont depuis été reprises par les frères Mestdagh dans un projet qui prend joliment forme.

L’art est aussi une de ses passions. ‘Nous organisons un stage de musique violon et piano, Musica Mundi, pour 60 jeunes de 8 à 18 ans. C’est un véritable bonheur de voir éclore ces jeunes’ sourit l’infatigable entrepreneur.

Le golf en Brabant wallon est aussi un grand vecteur de clients. Martin’s Hotels a mis au point depuis dix ans un Golf Pass pour les golfeurs frontaliers qui dorment à l’hôtel tout en s’adonnant à leur passion dans un des clubs partenaires que sont les golfs du Brabant wallon que sont : La Tournette, 7 Fontaines, Hulencourt, Louvain-La-Neuve, Rigenée, Bercuit, La Bawette, Pierpont, La Bruyère et l’Empereur.

‘La présence de l’équipe française de foot cham- pionne d’Europe en 2000 a permi un boost étonnant auprès de la clientèle. Cela nous a permis d’acquérir une notoriété énorme en France. Avec fatalement un flot de clients qui avait découvert l’hôtel via les mé- dias’ annonce fièrement John Martin’s.

Son flegme lui fait botter en touche toutes les questions qui dérangent comme la politique et les banques mais il est intarissable quand il s’agit de parler d’entreprenariat. ‘La Belgique est un pays de compromis. Parfois à l’excès. Certaines bonnes idées sont galvaudées pour de stupides questions. Une idée, tant qu’elle est viable, doit être mise en place sans se battre pour la paternité de l’idéé’ souligne l’anglais devenu supporter des Diables Rouges.
 
‘Les jeunes sont souvent trop impatients. Ils doivent choisir une société dans laquelle ils ont envie d’évoluer plutôt que les conditions financières. Certains de mes managers ont d’abord fait la réception. Ils étaient capables de gérer un hôtel à 26 ans’ rappelle John Martin’s.

‘J’adore les nouvelles technologies mais il faut apprendre à les dominer pour ne pas être prisonnier. Surtout en matière de réservation. Cela demande donc une curiosité naturelle mais il est clair qu’en matière de contrôle de coûts, c’est diabolique et très important.’ dit-il en souriant.

Quand on évoque la fin de sa carrière, son avis est clair. ‘Arrêter, c’est mourir un peu. Lorsqu’on se lance dans ce type de projets avec lesquels on vit 24 h sur 24. Il est inenvisageable de tout arrêter du jour au lendemain. Par contre, mon bureau est proche de l’hôtel mais le fait de m’isoler est vital’ clame-t-il tout sourire.

L’homme adore les voyages et surtout l’Afrique qu’il parcourt en 4x4 régulièrement dans un esprit d’aventure. On imagine au volant d’une Range Rover. Origines anglaises oblige. Si vous le croisez, n’hésitez pas à interagir avec lui. Bien que discret, il reste très ouvert et accessible.

Et puis si d’aventure, vous avez des amis anglais ou français qui viendront fumer le calumet de la paix à Waterloo en 2015, conseillez-leur le Château du Lac. C’est une valeur très sûre. Sans doute un peu british mais bien ancré dans le Brabant wallon. 

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