Interview : Tanguy Stuckens: Un horizon de libertés


C’est au Pain quotidien de Waterloo que je rencontre Tanguy Stuckens.

D’ailleurs si vous êtes de Waterloo, « vous voyez certainement qui c’est ».



Tanguy Stuckens avec son livre "Un horizon de liberté"

Ecole des mésanges, Cardinal Mercier, Saint Louis, Louvain la Neuve, waterlootois pur jus et l’envie de faire de la politique pour changer les choses…
 
Étonnement dans la famille Stuckens.
 
Car le bain politique ce n’est pas filiatif chez les Stuckens, que du contraire, ses parents furent les premiers étonné de le voir enfiler son maillot de militant. D’abord chez les jeunes bien sûr. C’est seulement par la suite  qu’une rencontre fortuite avec Frédérique Ries lui fait faire ses premières longueurs avec un stage.
 
Un stage, un job, et des élections ensuite. Le temps passe et voici notre Tanguy conseiller communal. Pas encore la grande profondeur mais un mandat « passion ». 
 
Et puis  un beau jour c’est le grand plongeon. On lui propose de mener la liste pour les « Provinciales ». Tanguy est élu et hérite de la Culture, des Affaires sociales, et de la santé.
 
Tanguy Stuckens, c’est donc un mandataire politique.
 
Les clichés ont la peau dure, je dois bien dire que j’avais un petit à priori. 
 
Car ce n’est pas le député de la Province du Brabant wallon que j’ai découvert. Mais bien un jeune homme de 40 ans libre et loin des discours politiques démagogiques.
 
Un citoyen, un papa, un mari, mais surtout le genre de type qui sait faire la part des choses et s’exprimer aussi hors du contexte politique, sans le couvert du costume du parti et tenu à un programme ou une pensée « formatée ».
 
On est là pour parler d' « Un horizon de libertés », un petit ouvrage d’opinion personnelle. Une prise de recul par rapport à sa vie politique.
 
On sourira d’ailleurs en lisant page 46, « tout citoyen qui souhaite s’impliquer dans la vie publique est libre de se présenter et ne dois plus forcément adhérer à un parti »
Note de la rédaction

Cet ouvrage est une œuvre de fiction qui pose  les jalons d’une société future…

Bon nombres de « grands » thèmes y sont abordés : L’enseignement, les langues, la mobilité, l’inter-générations, l’allocation universelle, etc.
 


Wawa : Un point qui m’a fortement étonné est que tout au long de l’ouvrage on sent bien que « tout est confié aux gens », on a l’impression que les initiatives doivent venir du privé. Le seul moment où l’on confie un thème à l’Etat, à un ministère. C’est le ministère du bonheur. 

Tanguy Stuckens : La créativité elle est chez les gens. Nous avons tous et toutes un talent  et une capacité de nous déployer et de rendre des projets meilleurs dans notre domaine.
Ici le rôle de l’état serait de permettre l’initiative, et surtout ne pas décourager l’initiative.
Quand un moment donné l’état créé des cases qui font que toutes initiatives pour être soutenue ou pour avoir simplement une chance d’exister doit rentrer dans telle ou telle case, moi ça me fait très mal.

Par exemple, une société d’économie collaborative lancée il y a deux ans. Leur principe est de proposer une mise en relations de gens qui sont en situation de dépendance (isolement, manque de compagnie, repas, etc.) avec des personnes aptes de leur apporter de l’aide.

Pour l’instant, les systèmes existants (mutuelle, CPAS, aides familiales, etc.) sont liés directement à l’état. Quand à un moment un  système vient en complément, par exemple les dimanches, ou en semaine après 18h, lorsque ces système ne sont pas disponibles on devrait leur permettre de décoller.

Tout cela révèle un manque de confiance en l’individu et moi je pars du principe que j’ai plutôt d’abord confiance en l’individu.

Wawa : On peut lire le commentaire d’une personne sur Facebook en dessous de votre livre qui vous trait d’utopiste. Ce n’est pas du tout mon impression au contraire, j’ai trouvé cela totalement réaliste, il y a vraiment « moyen de le faire ». Par contre ça ne va pas être possible.. parce que le choses ne bougent pas... non ?

Tanguy Stuckens : C’est pour cela que je pense que dans les politiques que l’on mène nous devons essayer de revenir à un cadre donnant plus de libertés et donc plus de responsabilités à ceux qui sont en première ligne. C’est aussi valable dans certaines sociétés qui travaillent avec un système pyramidal où certaines personnes sont brimées. Alors qu’aujourd’hui pour avoir une personne qui donne le meilleur d’elle-même vous devez avant tout lui donner de la liberté.
Aujourd’hui, on a besoin de  trouver du sens dans son boulot.

Aujourd’hui, je suis tout de même convaincu, que les lignes doivent bouger, que ce soit dans les sociétés, dans l’enseignement, dans les administrations publiques, dans tous les secteurs de la société. Ce  qui est clé, c’est le  « facteur confiance ». Donner un sens.

Wawa : Par contre ce qui est utopique c’est que vous parlez « d’une baisse drastique de l’impôt sur le travail ». 

Tanguy Stuckens : Oui, en fait c’est à un moment donné se dire « sur quel curseur on appuie pour financer l’état » et là il doit y avoir un glissement entre le travail et d’autres sources de revenus.

Aujourd’hui avec la crise le secteur privé, les familles, les indépendants, les ménages vont très fort souffrir et en conséquence de cela il y aura une souffrance des finances publiques. Mais un glissement fiscal reste  possible à moyen terme.

Wawa : Et l’après COVID ?

Tanguy Stuckens : Pour moi la période a révélé ce qu’il y a de meilleurs et de pire en l’être humain. Elle a révélé beaucoup de générosité, beaucoup d’engagement, de bonnes idées d’un monde plus tolérant, local, raisonnable, etc.

Mais également un certain égoïsme et un jugement chez certains d’où a découlé une forme nouvelle d’intolérance pendant la période de déconfinement. Le monde sera-t-il meilleur qu’avant ?

Je pense que ce ne sera pas pire qu’avant, parce que cela tient à nous.
Le vivre ensemble cela dépend de nous.
Certaines choses vont être amplifiées. Un certain nombre de choses vont s’accélérer.

Wawa : Il faut donc agir vite ?

Tanguy Stuckens : Oui. Et bien surtout. Il n’y a pas de fatalité !

Wawa : Sur une note plus légère, quelques endroits que  tu apprécies dans le Brabant wallon ?

Tanguy Stuckens : Questions sports je suis un mordu de Paddle et membre à Odrimont. Pas mal de VTT également et de longues balades à travers les magnifiques campagnes du Brabant wallon.

En restos, le Destin qui vient d’ouvrir à la place de l’ancien glacier Rue Théophile Delbar ou encore Little Paris à Waterloo.

Le Café du Lac à Genval ou encore chez Ginette à Genappe.

Énormément de musées et de sites culturels, la Fondation Folon par exemple qui est un endroit magique ou le rideau rouge qui a une programmation  de dingue !

Wawa : Pour moi une chose est sûre Tanguy cache une âme de rebelle dans un cœur de papa sous le couvert d’une cape de gendre idéal et rempli d’énergie. 

Je termine en le citant :
« Je rêve d’un avenir radieux qui sera ce que nous en ferons »

Recevez son livre gratuitement par mail ou en version papier en nous écrivant à info@wawamagazine.com

 

Interview : Tanguy Stuckens: Un horizon de libertés
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