Choeur de Mélin par Musique Chambrée...

Concert autour du compositeur François-Joseph Gossec.

Aujourd’hui, le Chœur de Mélin, composé d’une cinquantaine de membres et entouré d’une vingtaine de musiciens, solistes et sous la direction de Luc Gérard propose pour cette année 2013 un CONCERT centré sur une œuvre majeure, le REQUIEM du compositeur d’origine belge, François-Joseph GOSSEC.



En découvrant et écoutant cette œuvre, nous avons été impressionnés par sa qualité musicale et l’avons étudiée avec enthousiasme. Il nous a semblé intéressant de faire connaître ce compositeur d’origine belge ( Il est né en 1734 à Vergnies, en Hainaut), qui a fait , comme Grétry, une carrière éclatante à Paris.

Gossec aujourd’hui trop injustement méconnu du public belge mérite de trouver au XXIème siècle une nouvelle jeunesse. Il n’a rien à envier aux plus grands de son temps et a abordé tous les genres musicaux avec bonheur.

Son Requiem tient la comparaison avec d’autres qui lui succèdent comme ceux de Verdi, Berlioz et même celui de Mozart. Il en est le précurseur.
A l’écoute, Le Requiem laisse apparaître une double tonalité : baroque et déjà classique. C’est une œuvre charnière.
Gossec apparaît comme un novateur, n’hésitant pas à introduire dans l’orchestration des instruments inattendus comme les trombones, les clarinettes.

Le Requiem ou « Messe des morts » sera la pièce majeure du concert. Elle devrait plaire à la fois pour sa majesté et son inventivité. Tout au long de l’œuvre, le public découvrira des rebondissements inattendus, des changements de caractères musicaux.

Le concert se veut pluriel. En introduction au Requiem, nous espérons faire découvrir la variété de son talent. Nous proposerons d’abord le quatuor à cordes opus 15 n° 6, puis une symphonie et enfin nous chanterons le réquiem.

Le concert sera proposé à un large public :

- dans le Brabant wallon : le 31 mai à l’Eglise Saint-Médard de Jodoigne et par la suite à l’Eglise Saint-Pierre d’Incourt
- à Bruxelles : le 1 juin au Collège Saint-Michel
- à l’Abbaye de Maredret
- et dans le Brabant flamand à Leuven.

François-Joseph Gossec

Requiem ou « La Messe des morts »

S’il y a bien un compositeur à découvrir ou redécouvrir, c’est François-Joseph Gossec ( 1734-1829). Il était contemporain du liégeois Grétry. Il a précédé César Franck. Grétry, Franck... et Gossec ont un trait commun : Ils sont nés dans notre pays et ont fait tous trois une brillante carrière musicale à Paris. Injustement, Gossec a été un peu oublié.

Voici une occasion qui se présente de combler cet oubli.

Compositeur belge ?

Une question d’abord. Gossec est-il Belge ou Français ? Chacun peut le revendiquer à un titre ou l’autre avec des arguments pertinents. Il est né à Vergnies, actuellement en Hainaut belge, pas loin de Beaumont mais à l’époque de sa naissance, Vergnies était en territoire français. Laissons là ces querelles de petits coqs... A chacun son opinion pour privilégier l’une ou l’autre version.

Nous retiendrons d’abord la version belge.

Elle se justifie dans un premier temps de sa vie puisque dans sa jeunesse, après Walcourt il a été formé à la cathédrale d’Anvers au violon, clavecin, à l’harmonie et la composition.

En 1751, il a 17 ans et rejoint Paris. Il y fera une longue carrière puisqu’il est mort à 95 ans.

Un homme polyvalent

Gossec a abordé successivement tous les métiers de la musique : choriste, musicien, compositeur, organisateur de concerts, directeur d’institutions comme l’académie royale de musique, professeur.

Avant la révolution, il sera au service de riches aristocrates dont les princes de Condé et de Conti. Il commence comme violoniste et contrebassiste. A 22 ans, il dirige un orchestre puis compose de la musique de chambre, ses premières symphonies et plus tard des œuvres lyriques pour l’opéra .Il y sera directeur de la classe de chant puis sous-directeur de l’académie royale de musique.

Le Requiem : précurseur de celui de Mozart

En 1760, à l’âge de 26 ans, il compose sa célèbre messe pour les défunts (communément appelée Requiem) à l’occasion de la mort d’une princesse de Condé.
Cette œuvre marque les esprits. Les exécutants sont nombreux. Certaines parties de l’œuvre frappent par leur expressivité pour suggérer la crainte du jugement après la mort. D’autres, par leur douceur, soulignent la tendresse d’un Dieu accueillant. Des âmes sensibles pleurent lors de l’exécution du Requiem.
Celui-ci sera considéré comme une référence pendant le demi siècle qui va suivre. Il préfigure les requiems de Berlioz, Verdi et Mozart.

La réussite de cette œuvre tient sans doute à la double maîtrise de Gossec : Le chant choral n’a pas de secret pour lui grâce à sa formation à Anvers et il a été formé à Paris à la musique symphonique.

Cordes,instruments à vents et chœur se répondent, s’harmonisent dans une composition qui, malgré des passages grandioses, ne pèse pas.

Gossec et la révolution.

La chute de l’ancien régime, la révolution de 1789 et l’avènement de la république ne vont pas lui porter préjudice.
Au contraire. Il devient compositeur officiel de la république française.
Sa messe de Requiem allégée de certaines parties et adaptée sera jouée pendant la période révolutionnaire pour des célébrations commémoratives ou patriotiques.
Il compose des hymnes et des chants révolutionnaires, notamment une « symphonie militaire », en 1794.

La Marseillaise

Rouget de Lisle a composé en 1792 son célèbre chant pour l’armée du Rhin qui s’appellera ensuite « La Marseillaise »
Mais on ignore trop souvent que Gossec a réalisé deux ans plus tard la première orchestration officielle de ce chant qui deviendra l’hymne national de la France.
Dans le même registre, il composera un « Te Deum », exécuté par un millier de choristes, lors de l’anniversaire de la prise de la Bastille en 1790.

Un homme reconnu

La notoriété, la reconnaissance publique sont alors au rendez-vous. Il devient membre de l’académie des Beaux-Arts de l’institut de France et reçoit la légion d’honneur en 1804.

Il composera encore une symphonie en 1809, une messe des vivants en 1813, une sorte de répondant à sa messe des morts.
Prolifique, novateur en enrichissant l’orchestre de nouvelles couleurs sonores, particulièrement doué pour les œuvres de grande ampleur, à la croisée de l’ancien et du nouveau régime en France, François-Joseph Gossec nous surprend par des inclinaisons qui tantôt nous plongent dans une sensibilité baroque,tantôt nous charment par leur classicisme.

Direction Luc Gérard

Aujourd’hui, Luc Gérard partage ses activités entre plusieurs pôles :

la direction du Chœur de Mélin, la direction de l’ensemble à vent Grétry, il est pianiste et se produit actuellement dans le concert qui présente la vie et l’œuvre de Samuel Barber’. Il est pédagogue et enseigne le piano aux académies de Liège et de Jodoigne. Il a le projet d’un manuel pour la créativité au piano. Il enseigne depuis une vingtaine d’années le Tai Chi Chuan et est responsable de la branche Itcca en Belgique.

Né à Bruxelles, le 18 août 1962

Il fait ses études au Conservatoire Royal de Musique de Liège, où il obtient les premiers prix en solfège, piano, harmonie, improvisation, accompagnement, ainsi qu’un diplôme supérieur avec distinction en musique de chambre.

Il a rencontré et travaillé avec plusieurs interprètes et compositeurs (Henri Pousseur, D’Haen, Rzewski, Chagas, List, Peuvion, Cage,....)
Il compose la musique de différents spectacles de théâtre, des pièces de musique de chambre, et des arrangements d’opéras.

De 1986 à 1992, il collabore avec plusieurs troupes de théâtre : compagnies « Mezza Luna », « Théâtre noir », « Andante Théâtre », « les vilains » donnant des représentations essentiellement en Belgique, mais aussi en France avec le Théâtre de la Place.

Il joue avec l’ORW, l’ensemble Musique Nouvelle, joue dans l’opéra écrit sur « hygiène de l’assassin » d’Amélie Nothomb, ....
En 1992, il fonde l’ensemble Kadéléis, avec lequel il crée cinq spectacles : « les signes du zodiaque » de Stockhausen, « l’Histoire de Babar » de Poulenc, « musique et correspondances de Strauss et Schoënberg », « Verlaine ou la musique des mots » (huit
créations musicales écrites pour l’ensemble), et un arrangement de l’opéra de Mozart « les noces de Figaro » pour solistes, chœur, comédien et petit ensemble instrumental.

Depuis 1986, il enseigne dans les académies, principalement à Gretry (Liège).
Il dirige la Chœur de Mélin avec laquelle il donne des concerts en Belgique et à l’étranger depuis 1998.

Discographie

Traverser la forêt » d’Henry Pousseur
La rose des sables » de J. Fontyn, avec l’orchestre de la rtbf
Verlaine ou la musique des mots


Wawa Magazine
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