Le culte du paradoxe
Certains font leur petit « deal » intérieur et d’autres comme Maxime alias Ador font leurs « petits arrangements entre amis »... Ils composent pour vivre au grand jour la variété de leurs émois.
Quoi qu’il en soit si les clones du chanteur semblent diamétralement opposés, ils sont les duplicatas d’une pièce unique: un compositeur qui a jadis collaboré avec de nombreux artistes belges tels que Konoba, Sonnfjord, Lucy Lucy, Black Mirrors ou encore Solkins. Des partenariats témoins de la richesse et de son éclectisme musical.
L’Evangile selon Ador
Avec son apparence de hipster sur fond d’écran psychédélique et ses choix musicaux pop surréalistes, l’alter égo délibérément barjo du bruxellois s’est désormais infiltré sur les ondes de plusieurs radios locales en France et en Belgique et notamment dans la playlist de la radio Antipode du Brabant Wallon avec son avec son titre «Facebook».
Chronique d’un geek qui n’est pas juste un nerd, un nolife ou encore un technophile du moins pas nécessairement! Mais plutôt un créatif résilient, cultivé, fan de jeux de rôles et imbibé viscéralement par l’univers des Mangas et des animés. Un O.V.N.I - un original vadrouilleur non identifié - qui fait «du hors piste et no code », son évangile selon St Ador: il maîtrise aussi bien le populaire que le pointu!
Et ce qui le meut par-dessus tout?
C’est de pactiser avec ses turpitudes, semer le désordre dans ce qui doit être l’ordre des choses et en l’occurence l’ordre de Qui il devrait être ! Ador contre Edor ou encore contre Maxime a pour catéchisme de brouiller les pistes et finalement faire la fête sans prise de tête.
Avec ce morceau, il nous invite en effet à découvrir une autre facette de sa personnalité. Celui qui a fait de l’électro pop plonge à pieds joints dans le pop-disco surréaliste en proposant un univers visuel et un esthétisme résolument kitch associé à ce genre musical.
«J’avais lancé le projet en 2014 sur un coup de tête - une sorte d’inspiration divine - qui m’avait dit « je t’ajoute sur Facebook ». Et très rapidement, les likes s’en sont suivis - une bonne dizaine et là panique à bord. C’était de trop et Ador s’est envolé pendant 7 années. », explique avec rires notre interlocuteur.
Mais « braver l’angoisse du succès » fût son « pacte » avec la pandémie, durant toute la période du confinement, pour « renaquir de mes cendres » comme il le souligne (éclats de rire).
Itinéraire d’un enfant nomade
Notre invité est un comique de nature mais son délirium est autant d’ici que d’ailleurs et bien loin de sa personnalité «multiple». « Producteur américain de Belgique chantant en Français» comme il le clame haut et fort, l’ingénieur commercial diplômé de Solvay - qui a bel et bien la lumière à tous les étages, a également étudié la musique à la Old Town School of Music de Chicago et au Jazz Studio à Anvers.
Né à Bruxelles, au sein d’une famille native de la région liégeoise d’un côté et de l’autre, originaire de l’Entre Sambre- et-Meuse, l’artiste est un enfant du monde qui a vécu aux Etats Unis, en Asie ((Japon, Chine et Corée du Sud) durant ses nombreux concerts où il s’est par ailleurs construit une certaine notoriété sous l’identité d’Edor, au Pérou et bien sûr en Belgique dans différentes provinces.
Cette enfance nomade a aiguisé sa curiosité, son sens du contact humain, son besoin boulimique de découvrir et partir à le rencontre de l’autre mais elle a surtout enrichi sa palette musicale.
Aux côtés de toutes ces pièces maîtresses s’ajoutent l’audace, la sincérité ainsi qu’une voix délicate au timbre très particulier.
Véritablement charismatique et d’une gentillesse innée, le «Roi de la kermesse » affiche avec fierté voire admiration l’étendard de la belgitude au sein de ses créations - du moins dans la version Ador.
It’s not a joke
Ador est consommateurs et faiseur de blagues, ce n’est pas un secret! Mais le projet griffé « style pop-surréaliste» sur lequel le saltimbanque bosse est loin d’être une « joke ».
Il s’inscrit plus dans une subtile fascination pour l’imaginaire et le fantasmagorique que pour nos amis à chapeaux ronds.
C’est ainsi que l’album en construction - l’incroyable journée d’Ador pendant 24 longues et interminables heures - aura pour escorte le « Poney », un protagoniste tout droit sorti du ciboulot de l’artiste dont la particularité n’est pas de fumer la pipe mais plutôt d’être «la licorne qui se prenait pour le poney ou l’inverse (on n’a pas encore tout compris mais promis on vous expliquera!)».
"Combien sont-ils dans sa tête? Je ne sais pas très sincèrement!"
Toutefois, vous l’aurez compris la pop surréaliste selon Maxime, ce n’est pas seulement une nouvelle version du 4ème art mais un art de vivre, une posture musicale nouvelle et un rapport au monde très évaporé voire funambulesque.
Sera-t’il bientôt proche le précurseur d’une récompense d’un nouveau genre pour le 4ème art? Qui sait!
Max pour les intimes semble avoir plus d’un lapin sous le couvre-chef. Bref il est libre Max... ça plane pour celui qui sait joyeusement danser la salsa avec ses démons...Et peut-être bien d’autres qu’il garde secrets.